Conférence sur Yvonne Pitrois à l'INJS de Paris


La venue à Paris de Madame Rachel Hartig, écrivaine américaine, ancienne professeure à l’université Gallaudet de Washington a été l’occasion de deux événements.

D’abord, dans le cadre du « Séminaire Surdité » qui se tient à l’EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales) depuis plusieurs années et organisé par Andréa Benvenuto, Marie Coutant, Alexis Karacostas et Didier Séguillon, eut lieu une conférence dans les locaux de la célèbre école.

Elle fut basée sur le personnage d’Yvonne Pitrois (1880-1937), une femme sourde peu connue en France. Née à Paris, Yvonne passa son enfance à Tours où sa mère s’installa après être devenue veuve. C’est là qu’elle tomba gravement malade et perdit l’audition ainsi que, partiellement, la vue. Marguerite Pitrois, sa mère, prit en charge l’éducation de sa fille. Yvonne se montra excellente élève et, sa vue étant revenue, elle décida de se consacrer à l’écriture. Elle choisit d’explorer le monde dans lequel elle se trouvait désormais plongée : le monde des sourds.


Yvonne Pitrois

Est-ce son relatif isolement qui lui fit choisir ce thème ? Comme elle avait été éduquée par sa mère, elle souffrait de sa solitude et du manque de communication. Elle décida de créer un magazine qui serait un lien entre elle et ses amies. Ce magazine parut pour la première fois la veille de Noël 1912. Yvonne Pitrois avait alors 32 ans. Son journal s’appelait « La Petite Silencieuse » avec ce sous-titre : Messagère illustrée des Sourdes-Muettes et des Sourdes-Parlantes.

 
Source : Gallaudet University

La revue comportait plusieurs parties : journal, revue littéraire, conseils, lettres des lectrices... Il pouvait y avoir quelques évolutions selon les numéros avec des sections ponctuelles telles que : « Causerie », « Dans notre petit monde », « En famille (qui regroupait les lettres des lectrices) », « Dons reçus » etc.

Bientôt, les abonnées à la revue formèrent un véritable réseau de solidarité animé par sa fondatrice. Pitrois fut enchantée par les expressions de gratitude qui lui venaient de ses lectrices qu’elle se mit à considérer comme ses sœurs de handicap. Toutes les abonnées au journal étaient considérées « sœurs »

Yvonne Pitrois décéda à l’âge de 57 ans. Son périodique ne survécut pas à son auteur et éditeur.


Séance de dédicaces

Au lendemain de sa conférence, Rachel Hartig s'est gentiment pliée à une séance de dédicaces de son livre Franchir le Fossé. Cette séance eut lieu dans la bibliothèque historique de l'INJS de Paris,qui fut aimablement mise à disposition pour cela.


 
Rachel Hartig et son livre contenant la biographie d'Yvonne Pitrois

Nous remercions Monsieur Jean-François Dutheil, directeur de l'INJS et Madame Balle-Stinckwich, bibliothécaire.


Il est toujours possible
de commander le livre de
Rachel Hartig.

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